samedi 4 janvier 2020

Notre petite victoire, un an de sursis


Un an et ils sont toujours présents. Ce site, grâce à la bataille de quelques personnes réellement engagées à la cause du vivant (la nature, ses habitants et ses biotopes), est aujourd'hui encore debout. Sur cette vue à 180°, nous pouvons y voir ces arbres formant une petite partie de la foret domaniale du domaine de Buttet. Elle se trouve juste à côté de la commune du Bourget-du-Lac. J'ai pris ces photos formant ce panoramique, au printemps 2019, vers le 20 Mars, en pensant que c’était les dernières fois que j'avais la chance d'admirer ces arbres encore debout, de les sentir et de ressentir, avec eux, l'arrivée de ce nouveau printemps. 

Je gardais cet espoir fou, de voir plus d'oiseaux que les 3 années qui ont précédées et me questionnais, encore et toujours, sur les réelles causes de la disparition des oiseaux de Savoie...(cliquez sur les images pour les voir en grand)


Derrière ces arbres, ci-dessus, se trouve un site d'observation extraordinaire. Un site depuis lequel on peut, si l'on est silencieux, contemplatifs, admirer, voir et évoluer des oiseaux migrateurs venus de très loin ailleurs dans le monde. Ces oiseaux viennent et reviennent ici exprès et ne vont nul part ailleurs, pour se reproduire. Car, ici en Savoie est leur lieu de naissance. Il y a aussi bien des rapaces que des oiseaux d'eau, que des passereaux et il y a aussi d'autres animaux sauvages vivant parmi eux. Certains oiseaux ne sont que de passage sur ce site, mais ils ont pris l'habitude avec le temps, de faire une halte ici, car l'endroit y est calme, paisible et à l'abri de pas mal de nos mauvais gestes. Actuellement nous avons beaucoup de mal à digérer l'idée, que de tels biotopes ne doivent pas aujourd'hui, en 2020, être d'une manière ou d'une autre, modifier pour des raisons, qui sont très souvent futiles. 

Il y a 10 ans en arrière, j'ai eu la chance de rencontrer une ornithologue d'une association de protection des oiseaux. Elle m'avait dit, à l'époque, que ce lieu qu'est tout le  sud du Lac du Bourget, il était possible par endroit, tel que celui présenté, d'observer environ 300 espèces d'oiseaux, y compris, ceux qui ne migrent pas. Toutes ces informations étaient justes, il y a plus de 10 ans. Hélas, la réalité actuelle est tout autre, car très en-dessous des constatations qu'avait fait cette passionnée.

Personnellement, j'ai pu, au cours de ces dix dernières années écoulées, voir, constater et juger par moi-même que, depuis ce lieu et ses alentours, que se joue une véritable dégringolade des populations, aussi bien de passereaux, que des autres espèces. Et que cette hécatombe n'a hélas apparemment pas de fin. Je vais encore me répéter mais le réchauffement climatique, les pesticides, la chasse, le braconnage, le prélèvement des œufs, les activités et inventions humaines, etc, sont et seront toujours les principaux responsables de ces déclins, ou plus sérieusement, nous pouvons dire responsable d'un zoocide avéré.  Jusqu'à présent, je n'ai pas encore écrit le mot magique, mais " la politique " elle-même à sa part de responsabilité, puisque s'est elle qui régit  ce qu'elle souhaite voir être mis en place ou non dans une région, ou sur un secteur, ou sur la parcelle de terrain. 

En 2015 vous souvenez-vous de ça ?



Vous ne vous en souvenez pas ? Pour moi, ces images sont très parlantes, car en 2015 quand j'ai pris ces photos, j'avais été voir les ouvriers chargés d'un tel arasage sur 800 mètres, si ce n'est pas un bon kilomètre. J’étais très désireux de les entendre sur la raison d'une telle destruction. Hormis, me dire qu'ils obéissaient aux ordres de leur supérieur, aucun d'entre-eux ne s'est posé, ne serait-ce qu'une seule fois, la question sur l'impacte futur possible, dont leurs agissements en 2015 allaient être la cause, des années plus tard. 

Ce bras écrêteur de la Leysse (ou bras de décharge) se situe à l’extrême sud du Lac-du-Bourget, soit juste à côté de la forêt domaniale du Buttet. Une route (la D1201A) les sépare, c'est pour dire si ces domaines sont proches. Je tiens juste à vous rappeler, au passage, que la ville de Chambéry, cette même année (en 2015), avait effectué un élargissement de la Leysse (en prévision de la crue centennale) à la sortie de la ville sur les 8 kilomètres qui longent la piste cyclable. Soit là aussi des coupes rases des arbres et des haies au bord de la Leysse. Sachant que tout ceci se situe en aval de la ville, au lieu de prendre un tel problème à son origine, soit en amont, bien avant la ville. Il y a de quoi se poser des questions également sur le sacrifice de cette ville si cette crue centennale se produisait...

Choquer à l'époque, j'avais apporté mes photos à une association de protection de l'environnement. Celle-ci m'avait remis en place et clairement dit " ne t'inquiètes pas d'ici 5 ans, tout redeviendra à la normale, et tu pourras revoir les animaux que tu ne vois plus pour l'instant, sois patient ! ". 
Une très belle fausse promesse, puisqu'à cet endroit même aujourd'hui, il n'y a quasiment pas de haies pour les oiseaux  migrateurs tels que : les fauvettes, les tarier-pâtres et les pies-grièches écorcheurs, et d'autres. Tous ces oiseaux ne peuvent plus s'installer aujourd'hui, comme ils le faisaient avant cette destruction de biotope. Sans parler des autres espèces ne qui viendrons plus jamais nidifier ,car, il faut savoir que certains oiseaux, s'ils se retrouvent trop souvent dérangés par l'homme, ne reviennent plus jamais sur un lieu pour se reproduire. Et je vous parle même pas des petits mammifères devenus totalement invisibles. Mais, comme ces associations de protection de la nature sont également politisées, il me faudrait toujours y croire, même si le mal est fait ou va être fait. Ces pseudos militants n'ont pas compris que nous ne sommes plus à l'heure des  promesses hypothétiques, mais face à des réalités terribles dont, justement, ils n'ont pas idée ni de la gravité, ni même de l’irréversibilité...

Celles que je constate en tant que photographe et observateur sont les mêmes que font d'autres amoureux de la nature, depuis de multiples endroits, et à n'importe quel moment ou saison d'une année. Des photographes et des observateurs, nous ne sommes qu'une poignée d'individus à observer la nature ici en Savoie. Sans nous connaitre, hormis de vue, lorsque l'on se croise, nous échangeons sur nos observations et constats qu'ils soient positifs ou négatifs. Tous ces naturalistes, dont certains sont experts dans des domaines liés à la nature, sont riches de connaissances et les partage aisément. Ils ont un réel attachement de ce lieu et une véritable sensibilité à son vivant et à sa nature. C'est sans vouloir être leur porte parole, mais juste parce que ces belles personnes, qui sont aussi les témoins de toutes ces réalités, font que ma motivation à écrire reste grande. Toutes ces personnes savent très bien que les impactes de nos activités humaines sont irréversibles et sans plus aucun retour en arrière. 

Et ça nous l'avons constaté seulement aujourd'hui ? ? ? J'en doute... 

Pour ce qui est des personnes faisant parti de ces associations environnementales, elles ont aujourd'hui leurs parts de responsabilités face à toutes ces disparitions, qu'elles soient animales ou végétales. Ces gens feraient mieux de se rendre plus souvent dans la nature afin de constater ses souffrances et par la même occasion se reconnecter avec elle, plutôt que d'avoir des yeux qui ne sont plus en face des trous ou des idées farfelues...



Voici donc un panoramique de l'étang aux aigrettes. C'est de cet endroit que l'on peut observer de magnifiques oiseaux et pas que...si l'on à la patience et que l'on sait rester dans le silence. A gauche de l'image la tour du château, pour lequel, il aurait fallut  faire une coupe rase sur des centaines d'arbres. En impactant cet endroit composée de blaches, de marais, d'une voie romaine et d'arbres protecteurs. Car, ces plantes ne sont pas là pour embellir ce décors, mais elles sont les garantes de ces petites vies que nous nous devons, le plus que possible, préserver dés aujourd'hui. Tous ces arbres protègent, tous les oiseaux (les migrateurs et les non-migrateurs) et leurs oisillons du bruit, du vent, de toutes les activités humaines. Et de part leur densité, ils atténuent également le bruit du vent du nord sur la commune du Bourget du Lac, mais ça elle l'a oublié. Recouverts de feuilles en été, ils donnent de l'ombre, rafraichissent aussi bien l'air que l'eau. Ils transforment nos pollutions en oxygène. Et lorsqu'ils arrivent en fin de vie, ils tombent au sol, sèchent et permettent au rapaces, tel que les milans-noirs et milans-royaux de venir se servir en branches mortes, afin de concevoir des nids ou de consolider ceux déjà en place. Une fois le stade d'arbre en état de putréfaction totalement atteint, ils deviennent la terre ou se transforment en humus en devenant un fertilisant naturel. Ils sont aussi les protecteurs des grands mammifères de passage à l'automne...

L'année 2019 aurait pu être la fin de ce lieu paisible qu'est l'étang aux aigrettes, puisque un projet politico-économico-touristique avec son projet croix-verte aurait fait que 4500 mètres carrée de ces arbres auraient été abattus. Jusqu'à ceux situés de l'autre coté de la Leysse, afin de ne laisser place qu'à une dizaines de ces feuillus choisis en guise de décors pour un château à touristes. Des arbres qui, dés la première tempête, se seraient très vite couchés. Tout ça, pour la raison simple que la ruine d'un château fermé au public 10 mois par an n’était pas suffisamment visible depuis une route (la D1504). 

En France, nous avons le chic, pour dire qu'aujourd'hui, il n'y a pas suffisamment de touristes et demain nous viendrons pleurer en disant qu'il y en a trop. Notre pays n'est pas le dernier en matière de contradictions ubuesques, être français c'est tout un art...

Pourquoi maintenant dire tout ça, parce-que dernièrement on m'a informé que ceux qui aujourd'hui dérangent la nature. Ce ne sont plus les chasseurs, ni les touristes, mais nous, les photographes, les observateurs, les photographes animalier, les amoureux de la nature et les randonneurs, nous sommes tous nuisibles au vivant. Et qui dit ça ? Je vous le donne en mille, une association de protection de la nature. Paraitrait-il, que nous avons été trop nombreux à venir admirer les oiseaux à l'étang aux aigrettes en 2019 et que nous sommes encore trop nombreux en tant que photographes, aujourd'hui sur le terrain.

Enfin, ces associations et leurs paradoxale conception de la protection de l'environnement  devrait se regarder le nombril, avant de dire qui est responsable des nombreux tords fait à la nature acutellement et "les compensations" suite aux dégradations faites à la nature valent elle ce qui a toujours été ? Ils savent pourtant bien que les facteurs environnementaux sont multiples, pour que l'on prenne soin des arbres aujourd'hui. La principale raison sera toujours, ce réchauffement climatique, dont nous sommes la cause réelle. En 2019 il y a eut 4 canicules en Savoie, la dernière se joue maintenant avec ses 15°C le 15 décembre, je sortais de mon boulot en tee-short, c'est pour dire s'il faisait bon.

Pourtant, il nous faut clamer haut et fort qu'il sera toujours bon de se retrouver sous un arbre en pleine période de canicule, que l'on soit cycliste ou simple marcheur. Personnellement, il s'agit pour moi d'une petite victoire sur des individus mal intentionnés qui font parti d'associations de protection de l'environnement. Des irresponsables qui ne réalisent pas que "coupe rase" et "protection de l'environnement" sont de véritable non sens. Je dis un grand merci aux 3000 personnes, qui ont bien voulu signer la pétition, qui a permis de protégé ce site pendant un an. Je le précise bien, car je ne sais pas de quoi sera fait demain. Et les animaux quels qu'ils soient eurent un an de sursis. A la relecture de ce texte, on peut entre-voir, là ou les causes qui peuvent être à l'origine de la disparition des oiseaux (et pas que eux...), ici en Savoie, car il y aura à l'avenir toujours un projet, une construction, une destruction, qui ne sont jamais sans effets secondaires pour le vivant.


Kaze



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