jeudi 1 décembre 2022

Retrospective 2022 - partie 4 - fin

Alors certes, nous allons au toilette, afin de répondre au besoin fondamental "de faire nos besoins", mais cet acte est aussi celui de nous défaire de ce qui ne nous appartient pas finalement. Aussi peu réjouissant soit-il, ce moment est aussi celui de l’état où se trouve dans sa plus grande vulnérabilité un être humain. Rares sont ceux qui y pensent, lorsqu'ils défèquent ou jettent dans la nature avec un certain empressement leurs détritus, leurs gravas, leurs pneus usés, leurs plastiques, leurs papiers d’emballages, leurs merdes, etc, etc, etc, etc...  


Sérénité d'un Piaf

Et pour les humains qui ont encore "un brin d'humanité", ceux-là jetteront les 3/4 des objets leurs ayant appartenu dans une poubelle. Certains de ces objets qui nous ont accompagné durant une période de nos vies, ne font pas que nous traverser, car pas tous, mais quelques uns au quel nous nous sommes attachés auront un destin différent que celui des ordures. Soit nous nous en séparons définitivement mais gardons d'eux une belle place en mémoire, ou soit nous les gardons avec nous, afin qu'aux contact de nos doigts, ils ravivent les souvenirs d'un passé vécu. Ou encore nous les conserverons dans nos meubles, nos tiroirs et nos petites boites, quand il ne s'agit pas d'immenses hangars. L’humain a su s’attacher aux choses, qui pour lui ont une grande valeur sentimentale. Tout comme il a su avec le temps s'attacher à certaines nourritures, plutôt qu'à d'autres.

 

Sous le bon angle (Petit Mars changeant)

Hélas, là est son grand défaut ou son grand tord, car les humains ne s’attachent finalement qu’à l’inerte et au gout, soit a ce qui ne vit pas ou ce qui ne respire pas. Alors que juste a ses côtés beaucoup d’espèces en voix d’extinction périssent et disparaissent réellement. L’humain ne réalise pas que ces individus vivant différents de lui ne seront bientôt que "trop absent" et n’existeront plus du tout. 

Les humains ne réalisent pas qu'ils ne reverront plus jamais ces êtres majestueux et magnifiques et n'en font aucun deuil. Terrible, ce grand manque d'empathie pour ce qui vit autour de lui. L'humain ne réalise pas, que le précieux ou le gout des choses puissent se trouver ailleurs, que dans sa boite crânienne, sur sa langue, ou des containers et autres boites vides...

Étrange mais aujourd'hui je me dis que j’ai la chance peut-être, d’être devenu sans le savoir "un archiviste" malgré lui, car je sais aux vues des rapides changements climatiques s’opérant autour de nous, que nous, les photographes animaliers et amoureux de la nature, que nous sommes peut-être, dés a présent, les derniers observateurs d'un vivant qui bientôt ne sera plus. 

 

Vélocité (Martin Pêcheur)

Pour ce qui est des objets qui ont traversé ma vie, je ne reste tout comme vous qu'un petit humain qui conserve les portions d'une vie étrange dans des petites boites, ou j'y place ce qui me semble beau et collectionne de vieux beaux-livres. La question qui serait de préserver des savoirs faire n'est pas oubliée, mais elle est volontairement laissée de côté (car nos vieux et leurs morts trop tabou sont stockés, loin des non-vieux, dans des maisons de retraite, hélas). Bien que je les aiment aussi, les livres neufs m'interpellent moins, car trop rigides, trop professionnels, trop remplis de "parfait". Alors que les vieux livres nous laissent entre-voir des sagesses et des bêtises qui se côtoient que l'on peut admirer ou mépriser. Aujourd'hui, il nous faut absolument prendre du temps pour réellement digérer, tout ce que l'on nous oblige à avaler au quotidien. Et cette digestion cérébrale, ou intestinale, ou manuelle devrait être beaucoup plus conscientisée, qu'elle ne l'est actuellement. Et au passage, si s'est possible, arrêtons-nous de digérer la nature. En vous souhaitant de Bonnes fêtes, a tous,


Kaze


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